mercredi 9 avril 2008

arbres (3)



Cette photo de chênes au-dessus du Verdon, probablement floue, à la tombée du jour et à contre-jour n'est qu'une capture d'empreinte. L'empreinte que l'encre, le charbon ou le graphite ne m'ont pas permis de prendre. Elle est ce que je crois être "juste" et "seulement" une image, séduisante et pourtant sans valeur. Elle dit le rapport magique que j'entretiens non pas avec ce qu'elle reproduit (l'arbre) mais avec l'objet qui m'a permis la capture (l'appareil photo). Je prends très peu de photographies. Habituellement je me déplace avec un carnet de croquis et même si le dessin peut être très rapide, il me faut contempler longtemps l'arbre avant qu'il ne se représente en moi, le "voir" ne suffit pas.Lorsque je tiens un appareil, je ne sais pas techniquement ce que fais, il arrive même que je ne voie pas ce que l'appareil "voit" pour moi. On m'a bien expliqué quelques petites choses de base mais, en réalité, je sais que je cède à de multiples injonctions, et d'abord celle de la facilité. On m'a fourni un instrument magique dont j'ignore la complexité, magique parce qu'il suffit de cliquer. En croyant capturer l'image, il me semble avoir aliéné quelque chose qui faisait le plus profond de ma pensée. photographie numérique.

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